Si le social, l'immigration, l'international et l'économie ont été évoqués lors du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, ce n'est pas le cas du système pénitentiaire français. D'après notre contributeur César Ghrénassia, avocat au sein du cabinet Vigo, il faudrait déjà séparer les prévenus des condamnés. Entre autres réformes.
Les innocents en prison, les coupables en liberté. N'est ce pas d'une formule résumer ce qui révolte les défenseurs des libertés et ce qui inquiète les garants de l'ordre? Un seul innocent en prison et la justice est perdue. Un seul coupable en liberté et la société est menacée. Entre ces deux périls, semblables aux plateaux de la balance qui communiquent toujours et ne se touchent jamais, demeure une exception.
L'exception, c'est la détention provisoire, c'est-à-dire l'hypothèse où un homme, quoique présumé innocent, se trouve privé de liberté.
Cette règle d'exception devrait s'accompagner d'un régime dérogatoire guidé d'abord par la nécessité de séparer les prévenus des condamnés. C'est une évidence énoncée dès la visite de la Bastille par les constituants et constamment rappelée de nos jours par le Conseil de l'Europe. C'est une évidence partout sauf en France.
César Ghrénassia, Avocat à la Cour, cabinet VIGO.
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