À l’occasion de son discours à la Nation lors du Congrès de Versailles, le président de la République, prenant l’opinion publique à témoin, a voulu donner des gages à tous celles et ceux qui contestent le projet de loi du 22 juin 2017 renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure en annonçant, d’une part, la fin de l’état d’urgence et, d’autre part, le nécessaire contrôle du juge judiciaire.
En réalité, nous avons assisté à une entreprise de mystification qui souligne en creux la duplicité du discours présidentiel en matière de protection de nos libertés.
En effet, comment prétendre à une fin de l’état d’urgence lorsqu’en même temps, le parlement est saisi d’une sixième loi de prorogation de ce dispositif d’exception, suivi du projet de loi antiterroriste dont l’objet est de pérenniser l’état d’urgence pour l’inscrire dans le droit commun comme l’a déclaré avec brutalité le ministre de l’intérieur devant les sénateurs.
Cependant, le discours des plus hautes autorités de l’État n’est pas nouveau et s’inscrit dans la continuité des gouvernements précédents. Il suffit, pour s’en convaincre, de faire le rappel des dispositions adoptées en matière de lutte contre le terrorisme ces dernières années, pour constater que le projet de loi litigieux vient couronner et consacrer un abandon progressif de nos libertés publiques et individuelles, quoi qu’en dise le président de la République.
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