Élu au conseil de l’Ordre de Paris, Emmanuel Daoud a été désigné responsable du groupe pénal affaires publiques. Aussi mesuré qu’engagé, c’est un habitué des dossiers tant médiatiques que pro bono.
Son bureau comme sa sacoche d’avocat ont des airs de caverne d’Ali Baba. Derrière le couloir très sobre du cabinet Vigo, face au Crillon, Emmanuel Daoud reçoit ses clients sur fond de toiles colorées qui tapissent les murs. Et lorsqu’il s’en échappe, ce n’est jamais sans ses grigris, komboloï grec, chapelet japonais, main de Fatima, blottis contre ses dossiers. « Je suis très superstitieux », reconnaît le pénaliste.
Serait-ce l’aveu d’un trac résiduel en dépit d’une carrière longue de bientôt 30 ans ? Dès les années 90, il s’investit dans des dossiers emblématiques, plaidés aux côtés de grands avocats dont les bâtonniers Farthouat et Stasi qui, les premiers, l’engagèrent comme collaborateur. Il y eût l’affaire Michel Noir, du nom de l’ancien maire de Lyon, la catastrophe de Furiani (l’effondrement d’une tribune du stade corse), l’incendie du tunnel du Mont-Blanc. Puis la défense du colonel Mazères dans l’affaire des « paillotes » en Corse. « Des dossiers qui vous font grandir », souligne ce fils d’immigrés d’origine kabyle par son père et espagnole par sa mère, qui doit sa vocation à Léon-Lef Forster et Jean-Louis Pelletier qu’il avait vu plaider pendant ses études de droit. Depuis, il a défendu des multinationales, des sportifs, des ONG comme le mouvement le Nid dans le dossier du Carlton ou l’Ecpat dans l’affaire des viols présumés d’enfants commis à Bangui par des militaires français. « C’est une telle leçon d’humilité que de s’exposer en public. Parfois vous vous plantez », assume-t-il.
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