Arriver à la convocation avec trois couches de vêtements – un tee-shirt, une chemise qui sera pliée durant la nuit et enfilée avant de voir le juge, et un pull qui servira d’oreiller. Ne pas hésiter à exercer son droit à voir un médecin pour lui demander un cachet pour dormir. Ne jamais réagir aux propos de tiers qui, cités par les officiers de police judiciaire (OPJ), peuvent être tronqués et sortis de leur contexte. Ne pas chercher à se justifier. Ne pas « sonoriser » le silence. Si une question n’est pas claire, demander à ce qu’elle soit reformulée. Depuis quelques semaines, c’est ce genre de conseils que les avocats spécialisés en droit pénal des affaires dispensent aux « cols blancs » lors de séances de formation… à la garde à vue.
C’est une conséquence inattendue de la mise en application, depuis le Pr juin, de la loi Sapin Il sur la moralisation de la vie économique : soumis à une batterie de nouvelles contraintes en matière de transparence, de plus en plus de chefs d’entreprise suivent des séances de coaching. « Désormais, la loi prévoit que les entreprises de plus de 500 salariés appliquent un plan de détection des fraudes et de sensibilisation à la probité. Elle consolide aussi le statut des lanceurs d’alerte. Pour les chefs d’entreprise, le risque d’exposition des enquêtes augmente, et ils veulent être prêts », constate Kami Haeri, associé chez August Debouzy.
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