Hier, devant le tribunal correctionnelle de Lille, René Kojfer, l’un des personnages clé de l’affaire, avait à s’expliquer des rencontres avec des protituées qu’il organisait dans un appartement voisin du Carlton.
René Kojfer a 74 ans. De dos, il a des allures de Jacques Séguéla, la mine un peu moins dorée. Il est vrai que sa carrière n’est pas tout à fait comparable à celle du publicitaire. “René” touche aujourd’hui une maigre retraite textile, il a un temps vendu des trousseaux de mariage, des meubles, des matelas. Il a également boulonné quelques mois au sein du service publicitaire du théâtre Sébastopol. ” J’aimerais bien encore travailler mais ce n’est pas facile à mon âge (…) je n’arrive pas à me concentrer “ . Flamboyant, il l’a pourtant été davantage. L’homme a été chargé des relations publiques de l’hôtel du Carlton, ce qui lui convenait bien car il avait un sacré carnet d’adresses regorgeant de contacts francs- maçons et policiers.
D’ailleurs, sa proximité avec certains policiers, lui vaut d’être une ” chèvre “ – et non un indic, il n’aime pas ce mot – dans deux ou trois affaires de moeurs. Quand le président du tribunal de Lille lui demande s’il est fier de connaître beaucoup de monde, il répond ” C’est un petit peu vrai “. Il faut sans cesse répéter les questions, René Kofjer n’entend pas très bien. Cela agace le substitut du procureur, Aline Clérot, qui voudrait bien avoir des réponses et pas uniquement des ” j’entends pas “. L’homme est également, selon des témoignages de proches, ” volubile “, ” excentrique “, ” pied nickelé “, ” tocard ” et ” radin “. ” C’est faux “, proteste-t-il mollement. ” Radin c’est vrai “, lance son avocat Hubert Delarue qui, outre sa malice, aime à répondre à la place de son client.
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